DE HERRI III. [l587]                         ^a7
-•' Le dimanche premier de mars,, les nouvelles vinrent •- k Paris de l'exécution de la reine d'Ecosse (0, [de la - droite descente de Henry vu, ] le 18 fevrier, à huit heures •t du matin, sur un échaffaut, dans la grande salle du .-■ château de Fotheringhay. Elle ne voulut jamais per­mettre que le bourreau la dépouillât, disant qu'elle n'avoit coutume de se servir d'un tel gentilhomme : ains elle-même dépouilla sa robe,et présenta, avec une ré­solution plus que mâle, sa teste au bourreau, qui lui fit tenir les mains par son valet, pour donner le coup plus assurément; puis montra la teste séparée du corps. Et comme en cette montre la coeffure chut en terre, on vit que l'ennuy avoit rendu toute chenue cette pauvre reine de quarante - cinq ans, après une prison de dix-huit ans. La conjuration qui lui fit perdre la teste, et qui devoit estre exécutée le 27 aoust précédent, étoit de tuer la reine d'Angleterre, tous les gens de son conseil étroit, et exterminer tous les huguenots Les jésuites donnoient caution aux assassins d'aller en paradis sans passer par le purgatoire, mais non sans passer par la main du bourreau. Les ligueurs la firent canoniser par leurs prédicateurs (2).
Qiu */uérant Conjux', genitrix et filia regum,
Hi.-. Tamesis jaceo littore truncus iners. Exonère aliquis nostris ex ossibut nïtor:
Fcemineis uiribris ultio tota qtiies.
[Elle naquit le 7 décembre 154-», fut couronnée à dix-huit mois, sçavoir le 21 aoust; conduite en France à six ans, mariée à quinze ans au dauphin de France; après
(-) La reine d'Ecosse : Marie Stuart. (-) Leurs prédicateurs : Non-seulement les prédicateurs canonisèrent cette reine ; mais les ligueurs. allèrent jusques à accuser Henri m d'avoir contribué à sa perte.
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